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Point final

Jacques Attali , visionnaire ou maître à penser en matière d'euthanasie ?

8 Février 2014 , Rédigé par Martina Charbonnel

L’extrait de livre qui suit date de 1981.Jacques Attali s'est-t-il exprimé en visionnaire ou en maître à penser du Parti Socialiste sur la question de l'euthanasie ? Lui au moins n'avait pas peur des mots. Ses propos avaient déjà suscité la polémique. Il parait qu'ils ont été mal compris. Il est vrai qu'il s'agissait d'anticipation, mais par chance François Mitterrand était opposé à l'euthanasie et a ouvert la voie aux soins palliatifs. Il est le seul vrai Président de gauche que nous ayons connu.
 
« Du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s'arrête brutalement plutôt qu'elle ne se détériore progressivement. C'est parfaitement clair si l'on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mots de vie. De même, cynisme mis à part, les dépenses de santé n'atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des accidents de voiture. Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l'augmentation de l'espérance de vie mis dans celle de la durée de vie sans maladie.»
 
Et aussi :
 
« l'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c'est la liberté et la liberté fondamentale c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société ».

Extrait de l'interview de M. Jacques Attali publié par Michel Salomon dans son livre "l'Avenir de la Vie" (Seghers éd.).en 1981 (pages 274-275).
Que ces propos aient été bien ou mal compris, ils résonnent étrangement aujourd'hui quand le gouvernement ne sait pas où trouver les 50 milliards promis au MEDEF et que le projet d'euthanasie a été évoque par François Hollande lors de sa conférence de presse sur le pacte de responsabilité.
 
Qui peut encore nier la motivation économique de la future législation sur l'euthanasie  ?  Notons encore que les idées de Jacques Attali se retrouvent étrangement dans les récents propos du député Jean Touraine sur le suicide.
Les intentions du gouvernement se précisent peu à peu et il se donne la possibilité d'y parvenir. Le Comité national d'éthique qui a rendu son rapport en juillet 2013 s'était prononcé contre l'assistance au suicide. François Hollande s'est dépêché d'en changer la composition du CCNE en Septembre 2013. Trois mois plus tard, le nouveau comité d'éthique a rassemblé un panel de citoyens proposant le suicide assisté sans y mettre les précautions éthiques contenues dans le rapport Sicard en 2012.
 
Et l'on voudrait nous faire croire que le confort du malade est la seule motivation de la future législation sur l'euthanasie ?

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