Belgique : l'euthanasie étendue aux enfants
Ce n'est pas par un hasard du calendrier que le Conseil d'Etat aura à se prononcer sur l'euthanasie passive de Vincent Lambert au moment où la Belgique autorise l'euthanasie des mineurs. Il sera de plus en plus question d'euthanasie dans les mois à venir pour habituer les gens à sa banalisation La Belgique vent donc Belgique venait d’autoriser l’euthanasie des enfants en stade terminal d’une maladie incurable après avoir vérifié qu’ils souhaitaient bien mourir.
Les Pays Bas avaient déjà pris une telle mesure pour des enfants à partir de 12 ans. La Belgique va plus loin puisqu’elle ne met pas de limite d’âge. Il est simplement précisé que pour tenir compte du souhait de l’enfant, son degré de maturité sera évalué. Sur quelle base ? L’accord des parents reste requis avant l’application de l‘euthanasie. Dans ce cas, comment peut-on parler du choix et de la liberté de l’enfant ? Si pour ne plus le voir souffrir, ses parents souhaitent abréger sa vie, quelle force contraire peut opposer un enfant considérablement affaibli par la maladie ?
L’impossible choix
La souffrance et la mort d’un enfant sont probablement ce qu’il y a de plus insupportable pour lui comme pour ses proches et même pour la société.
Un enfant aspire à vivre, a devenir grand à aimer à devenir ce à quoi il s’identifie. Il n’a pas choisi cette situation où la maladie le terrasse de douleur et anéantit tous ses rêves. Il sait qu’il va mourir. Il n’a plus le choix.
Face à cette tragédie, les gens qui l’entourent doivent le protéger au maximum, déjà parce que l’enfant a besoin de protection mais ce besoin est encore plus marqué lorsque ce qu’il vit est dramatique.
Le rôle des soignants qui l’entourent est de résoudre la douleur des enfants, ce qui d’après le point de vue des pédiatres belges est possible aujourd’hui grâce aux soin palliatifs Après, il convient d’éviter tout acharnement thérapeutique Les pédiatres qui ont signé un texte contre cette loi précisent qu’ils ne rencontrent pas de demandent d’euthanasie de la part des enfants. Pour eux, cette loi votée dans la précipitation ne répond à aucune demande réelle (si ce n’est celle des législateurs).
Parce qu’ils ne sont pas en âge d’êtres autonomes, la société décide à la place des enfants. Ceci crée pour eux des contraintes école obligatoire, impossibilité d’habiter où ils veulent mais ce regard de la société sur ce qu’ils vivent est surtout une protection tout litige les concernant passant devant le juge. La seule liberté qu’on leur accorderait serait-celle de décider de mourir ? Etre libre, c’est être seul. Or l’enfant a besoin d’être entouré et pouvoir se reposer en toute confiance sur les adultes qui l’accompagnent..
Ce n’est pas à l’enfant de protéger
ses parents
Je pense qu’il faut protéger les enfants d’avoir à prendre une telle décision pour une maladie qu’ils n’ont pas choisie. Leur supposé choix de mourir est surtout fait pour déculpabiliser les parents qui par ailleurs n’ont pas à se sentir coupables puisqu’ils n’y sont pour rien dans la maladie de leur enfant.
En "choisissant" de mourir c’est l’enfant qui protège ses parents pour leur épargner d’avoir mal lorsqu’ils le voient souffrir. On inverse les rôles Prendre en charge la souffrance de sa famille, est beaucoup trop lourd pour un enfant qui devrait au contraire être au centre d’une protection maximale.
Au cœur d’une démarche palliative, les pédiatres savent ce qu’il faut faire pour laisser partir l’enfant en douceur. Lui demander de prononcer sa propre condamnation est lâche et inutile. A moins que la motivation de cette nouvelle loi se situe ailleurs
Il est particulièrement inquiétant de voir que les législateurs vont toujours plus loin dans le champ d’application de la loi sur l’euthanasie.
Une spirale mortifère
Pour l’instant la souffrance psychique est exclu de ces nouvelles dispositions légales, mais jusqu’à quand ?
Le fait d’étendre l’euthanasie à des personnes mineures montre une fois de plus que la notion de liberté de choix qui est mise en avant par les partisans de l’euthanasie n’est qu’un leurre.
Cette liberté sous la pression de gens affaiblis, incarcérés, ou internés dans des hôpitaux psychiatriques est un argument bien commode pour justifier l’extension de l’euthanasie aux personnes souffrant de maladie psychiques à celles qui ne jouissent pas de touts leurs facultés mentales ou aux enfants souffrant d’un lourd handicap. Les personnes inconscientes sont aussi sur la sellette menacées. En Belgique les amendements existent dans ce sens.
Cette spirale extensive du droit de donner la mort ne semble pas inquiéter grand monde et c’est peut-être ce qui est le plus inquiétant
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