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Point final

Une conception ultra-libérale de la dignité

22 Janvier 2014 , Rédigé par Martina Charbonnel Publié dans #politique

Si c'est flou, c'est qu'il y a un loup.Le dicton ressorti pendant la primaire socialiste par Martine Aubry à propos de François Hollande était décidément très bien vu. A présent que le flou s'est dissipé, le loup ne se cache plus. Son revirement affiché lors de sa conférence de presse n'en est pas vraiment un. C'est la conséquence logique de sa signature du pacte de stabilité monétaire qu'il s'était pourtant engagé à ne pas le ratifié pendant sa campagne.

On peut se demander ce que vient faire le projet de loi sur la fin de vie, comme il dit dans une conférence en grande partie consacrée à l'annonce de l'austérité avec cinquante milliards d'économies sur les dépenses publiques en trois ans.

Sur ce sujet, des journalistes ont trouvé ses propos flous. Attention au loup donc ! La chose n'est pas facile à dire pour un président qui veut limiter les dépenses de la sécurité sociale sans donner de précisions ; il est pourtant clair que d'abréger les jours de personnes en fin de vie ayant des traitements médicaux coûteux ou ceux de personnes handicapées dépendantes (avec un encadrement "très strict", bien sûr...) participera aisément à ces économies.

Les loups ne manquent pas parmi les députés et les membres du gouvernement. Il est tout de même assez fâcheux que ce soit la Ministre des Affaires Sociales et de la santé qui ait rédigé le projet d'euthanasie pour le Parti Socialiste avant l'élection de 2012. Marisol Touraine occupe-t-elle cette fonction à cause de ses compétences en la matière. Sera-t-elle la Ministre qui réduira significativement les dépenses de santé ?

La plus grande réussite de la gauche est d'avoir convaincu une bonne partie de la population (avec l'aide appuyé des médias ) que l'euthanasie était une avancée de la civilisation en redéfinissant la dignité selon une conception ultra-libérale. Les arguments pour l'euthanasie invoquant la dignité se nourrissent de représentations collectives sur la vieillesse et le handicap aux antipodes de l'idéal social. Façonnées par le consumérisme, l'individualisme, la jeunesse, la séduction, la compétitivité, la performance et influencées par le nouveau concept d'employabilité, ces images amènent toute personne qui ne se situe plus dans ces critères à se sentir de trop.

L'homme neuro-conomique qui s'autorégule selon les besoins du marché n'a plus peur de se jeter dans la gueule du loup pour peu qu'il ait l'impression de le faire librement et dignement.

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